Commençons par une règle simple : les noyaux de fruits ne sont pas des déchets comme les autres, car ils sont naturellement plus durs et plus lents à se décomposer que des épluchures ou des trognons. Alors, faut-il opter pour la poubelle ou pour le compost ?
Si vous n’avez pas de compost, les noyaux de cerises, prunes, pêches ou avocats doivent aller dans la poubelle des ordures ménagères (la poubelle grise), car ils ne sont pas recyclables et ne doivent pas être jetés dans le bac de tri (jaune).
Si vous avez un composteur domestique, vous pouvez y mettre certains noyaux, mais en petites quantités et idéalement concassés. Sinon, ils risquent de rester intacts pendant des années. Pour accélérer leur décomposition, vous pouvez les casser ou les faire tremper au préalable. Cela fonctionne mieux pour les petits noyaux (cerises, prunes) que pour les plus gros comme ceux des avocats, mangues, pêches ou abricots.
Trop riches en lignine, ces noyaux se décomposent très lentement. Il est préférable de ne pas les ajouter au compost, la meilleure solution étant d’essayer de les faire germer.
Attention : dans les collectes de biodéchets municipales (bac marron), certains noyaux sont acceptés, d’autres non, selon les consignes locales et l’usage qui sera fait de ce compost. Il est recommandé de vérifier auprès de votre collectivité avant de déposer vos noyaux dans le composteur collectif.
En résumé, vous l’aurez compris, la meilleure solution quand cela est possible est de mettre ces noyaux dans votre sac poubelle compostable.
C’est un geste plus fréquent qu’on ne le pense : jeter un noyau par la fenêtre de la voiture, en se disant que c’est biodégradable. Après tout, c’est naturel, non ? En réalité, ce réflexe est polluant et dangereux pour la biodiversité.
Selon un article de 20 Minutes, ce type de jet ne favorise pas la pousse d’arbres, mais perturbe les écosystèmes, notamment parce que les espèces de fruits consommées ne sont pas locales, voire issues de variétés hybrides. De plus, ces résidus attirent les animaux sauvages au bord des routes, ce qui augmente le risque d’accidents et de mortalité animale.
Mieux vaut garder son sachet ou une petite boîte dans la voiture, puis vider les noyaux à la maison, dans la bonne poubelle ou dans votre compost.
On pourrait croire que les noyaux de fruits sont inutilisables, mais c’est tout l’inverse : certains sont parfaits pour des réutilisations maison – à condition de bien les nettoyer et les sécher.
Les noyaux de cerises sont les plus connus pour leurs propriétés thermorégulatrices. Une fois bien lavés, séchés, et placés dans une housse cousue maison, ils deviennent une bouillotte sèche. Il suffit de chauffer la poche quelques secondes au micro-ondes pour soulager les douleurs ou réchauffer le lit des enfants. Et en été, placée au congélateur, elle fait un coussin rafraîchissant !
Moins connus, les noyaux d’abricots peuvent également être valorisés. À l’intérieur, on trouve une petite amande (attention, toxique si ingérée en grande quantité), mais surtout un noyau qui peut être broyé pour obtenir une poudre exfoliante naturelle.
Une fois concassés finement et ajoutés à une base lavante neutre, les noyaux deviennent un gommage maison, idéal pour les pieds ou les mains. C’est pourquoi certains produits cosmétiques en contiennent dans leurs formulations.
Entre bon tri, compostage adapté et réutilisations créatives, les noyaux de fruits sont des déchets alimentaires assez particuliers.
Et ce n’est qu’un début : les noyaux sont le symbole de tous ces déchets alimentaires qu’on pense anodins mais qui, à l’échelle d’un foyer (et a fortiori d’un pays), ont un vrai impact. Épluchures, marc de café, coquilles d’œufs, pots de confitures périmés… Autant de restes à revaloriser pour alléger nos poubelles.
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